Crise CORONAVIRUS et besoins de prêt PGE (Prêts Garantis pas l’Etat) de la BPI (Banque Publique d’Investissement).
Un plan de financement prévisionnel est généralement demandé.
Or, un tel tableau repose sur les variations des emplois (investissements, remboursements d’emprunts, …) et des ressources (autofinancement, nouveaux emprunts, …) entre 2 bilans. Ainsi, il va dépendre d’un bilan de clôture prévisionnel qui lui-même va dépendre d’un compte de résultat prévisionnel, lui-même basé sur des hypothèses de ventes et de charges qui vont dépendre de la durée de la crise CORONAVIRUS dont on ne connait pas l’issue …
Cette notion apparaît d’autant plus ubuesque en pareille circonstance qu’elle nécessiterait une projection jusqu’en 2025/2027 pour y intégrer les 4 ou 5 derniers bilans jusqu’à la fin des remboursements du PGE.
Surtout, elle est irréaliste dans la mesure où sans augmenter ses marges donc ses prix de ventes, il n’apparaîtra que l’incapacité des entreprises à rembourser ces nouveaux emprunts.
Une autre méthode fait appel à la marge sur les coûts variables rapportée au chiffre d’affaires perdu. Elle est plus aisée et plus rapide à mettre en œuvre..
La diminution du chiffre d’affaires engendre une perte d’exploitation qui est égale au besoin de trésorerie nécessaire pour faire face aux charges fixes et contribuer au résultat.
Ainsi, le besoin de trésorerie correspond au pourcentage de marge sur les coûts variables multiplié par le chiffre d’affaires perdu, minoré des économies réalisées ou attendues notamment au titre de l’indemnisation du chômage partiel.
Pour une entreprise mono produit ou mono activité, le taux de marge entre les ventes et les achats directs est sensiblement une constante. Les charges variables passées sont établies avec suffisamment de précision par un retraitement des 2 à 3 années de comptabilité antérieure : Exemple de grille de calcul
| 2017 | 2018 | 2019 | |
| 12 mois | 12 mois | 12 mois | |
| Achats mat prem et autres approv | 606 069 | 602 859 | 740 136 |
| Var stocks mat prem et autres approv | -6 531 | -7 286 | 3 949 |
| 1 Achats consommés | 599 538 | 595 573 | 744 085 |
| Charges variables | |||
| Frais de dépollution | 0 | 10 567 | 27 024 |
| Electricité 80 % | 6 898 | 6 302 | 10 940 |
| Eau 80% | 714 | 3 020 | 1 554 |
| Combustible | 57 076 | 69 072 | 87 413 |
| Petit outillage | 613 | 238 | 3 351 |
| Transports sur achats | 3674 | 0 | 147 |
| Transports sur ventes | 13 787 | 19 481 | 22 756 |
| C3S | 1 560 | 2 155 | 2 477 |
| 2 Total Charges Variables € HT | 683 860 | 706 408 | 899 747 |
| 3 Rappel du Chiffre d’affaires | 1 186 452 | 1 335 427 | 1 597 433 |
| 4 Marge sur Coûts Variables (3-2) | 502 592 | 629 019 | 697 686 |
| Taux de marge sur coûts variables (4/3) | 42,4% | 47,1% | 43,7% |
| Taux de marge moyen | 44,4% |
Il suffit d’appliquer ce taux de marge moyen (calcul propre à chaque entreprise) aux évaluations de perte de chiffre d’affaires en les minorant des économies réalisées pour évaluer le besoin d’emprunts PGE afin de ne pas créer une situation de cessation des paiements.
Mais il existe un risque évident d’incapacité des entreprises à rembourser ces nouveaux emprunts (sujet traité prochainement).
Le 13 avril 2020